"Un clafoutis aux tomates cerises" Véronique de Bure
Je tenais à remercier Marie Claude pour ce conseil, sans elle, je serai passée complètement à côté de ce "petit bijou de livre"
Sans aucune hésitation, un de mes gros coup de coeur de 2018
J'ai succombé au charme, au bonheur des mots de Jeanne, l'héroïne de ce livre à savourer, à déguster à aimer, non seulement l'histoire est pleine de tendresse mais elle nous fait également réfléchir sur nous même et notre vieillesse... Je me suis attachée à cette nonagénaire, qui presque tous les jours écrit son journal, elle y décrit les petits détails qui font sa joie, sa mélancolie, parfois sa colère... Ce temps qui passe sans jamais en éprouver du regret.
Jeanne adore jouer au Bridge, au Scrabble, le cinéma, la lecture, le thé, les mots croisés, le petit verre de muscat ou de vin blanc...et son petit village dans le département de l'Allier.
Jeanne aime la vie, elle nous la fait partager à travers ses écrits. Elle parle de son regretté mari René, de ses enfants, petit-enfants, ses amies, ses voisins, sa voiture, sa maison, son jardin...Un petit "air de Philippe Delerm chez Jeanne"...
"Jeanne, 90 ans, décide d'écrire son journal intime. Du premier jour du printemps au dernier jour de l'hiver, d'évènements minuscules en réflexions désopilantes, elle consigne pendant toute une année ses humeurs, ses souvenirs, sa petite vie de Parisienne exilée dans l'Allier, dans sa maison posée au milieu des près, des bois, des vaches. La liberté de vie et de ton est l'un des privilèges du très grand âge, aussi Jeanne fait-elle ce qu'elle veut : regarder pousser ses fleurs, boire du vin blanc avec ses amies, accueillir... Pas trop souvent ses petits-enfants, remplir son congélateur de petits choux au fromage, déplier un transat pour se perdre dans les étoiles en espérant les voir toujours à la saison prochaine..."
Extrait :
"...Je crois qu'avec l'âge je deviens de plus en plus égoïste. Je ne prends plus le temps de m'arrêter sur les peines de ceux qui ne sont pas moi. Peut-être parce que, du temps, il m'en reste si peu. Je me rends compte que beaucoup de choses me deviennent indifférentes. On dirait qu'à mesure que la vie se rétrécit le coeur se dessèche. Comme le reste, les sentiments s'usent. La colère se tempère, l'affection s'assoupit, la compassion s'étiole. Le bruit du monde ne nous parvient plus que de très loin, vague écho d'une vie qui ne nous concerne plus. Les chagrins des autres se diluent dans les brumes de plus en plus épaisses de nos exsitences fragiles, ils nous atteignent moins. Les gens meurent, souffrent, pleurent, et nous, on ne pense qu'à se sauver. On ne veut pas se voir dans le miroir da la vieillesse que nous renvoient les autres, ceux qui n'ont pas notre chance. Alors on détourne le regard et on poursuit notre petite existence en s'efforçant d'oublier, que nous aussi, on arrive à la toute fin..."
Un Bonheur de lecture à partager avec ceux qui nous entourent...
Bouquet du jour !